Le Livre blanc du Cigref sur la Gouvernance de l’intelligence artificielle dans les entreprises a été rendu public.
La restitution du Livre blanc intitulé « Gouvernance de l’intelligence artificielle dans les entreprises : enjeux juridiques, éthiques et managériaux » a eu lieu le 28 septembre 2016 dans l’auditorium de l’Automobile Club de France à l’invitation du Cigref.
Les idées forces du Livre ont été présentées à cette occasion par Bernard Duverneuil, vice-président du Cigref, DSI Groupe Essilor, Voyaiatzis, DSI Edenred, et Alain Bensoussan, dont le cabinet a participé à l’élaboration.
Alain Bensoussan et Konstantinos Voyiatzis, coprésident le Cercle de l’Intelligence Artificielle, dont ils ont impulsé la création en 2015.
L’objectif de ce Cercle ? Brosser un état de l’art sur les applications d’intelligence artificielle présentes ou en développement dans les entreprises mais aussi développer une vision prospective d’ici à 2020.
Pour ce faire, le Cercle de l’intelligence Artificielle, aux côtés des membres du CIGREF et d’un grand nombre de chercheurs et acteurs du domaine de l’intelligence artificielle, ont eu l’idée de proposer, dans ce Livre blanc, leurs analyses et réflexions.
Il est le reflet d’une réflexion commune, d’un partage, d’auditions et de travail collaboratif depuis un an des grands témoins et acteurs de l’intelligence artificielle.
Celle-ci, on le sait, ne cesse de se développer. Ses applications sont déjà très présentes dans notre quotidien personnel. Ce qui suscite au passage autant d’enthousiasme que de crainte.
Aujourd’hui, les solutions d’intelligence artificielle font irruption dans le monde de l’entreprise.
Pour celle-ci, les années 1995-2000 auront été celles de la mutation de l’internet et du numérique. Les années 2015-2020 seront incontestablement celles du Big data et de l’intelligence artificielle faible.
Comme avec internet, l’entrée des algorithmes va modifier en profondeur l’organisation de l’entreprise. Celle-ci devra nécessairement s’adapter à cette nouvelle intelligence au centre d’enjeux cruciaux.
Or, comme l’a souligné à cette occasion Alain Bensoussan, « les grandes entreprises françaises ne sont pas encore prêtes pour l’introduction d’intelligence artificielle dans leur organisation ». Celle-ci reste encore « fortement marquée par la révolution numérique ».
Il existe certes quelques exceptions. On pense notamment aux bourses électroniques mises en place par le secteur bancaire. Pourtant, selon Alain Bensoussan, « nous sommes encore loin des organisations de type Google, Facebook ou Amazon, géants qui ont su placer les algorithmes au cœur de leur organisation ».
Logiciels, bases de données, robots, data mining… L’intelligence artificielle sera partout. Et l’entreprise devra veiller à l’analyse de la faisabilité technique et juridique des solutions qu’elle mettra en place. Mais également à des structures adaptées, à la protection de la propriété intellectuelle et industrielle. Sans parler des questions éthiques.
Elle devra également définir sa stratégie de protection et de valorisation d’une innovation. Mais encore élaborer, rédiger et négocier des contrats et documents associés, gérer les projets, auditer les risques juridiques et éthiques…
Comme l’a souligné dans son intervention Konstantinos Voyiatzis, l’intelligence artificielle fait incontestablement partie intégrante de l’évolution future des modèles d’affaire de l’entreprise numérique.
Plusieurs personnes spécialisées, acteurs du monde de l’intelligence artificielle et grands témoins de l’impact de l’intelligence artificielle ont bien voulu faire partager à cette occasion leur réflexion sur ce domaine.
C’était l’objet de la table ronde animée par le journaliste Frédéric Simottel, sur le thème « L’intelligence artificielle dans les grandes entreprises : état des lieux sur les pratiques, les opportunités et les réflexions éthiques et juridiques à mener ».
Celle-ci réunissait :
- Laurence Devillers, Cerna, professeur à Paris Sorbonne 4/LIMSI-CNRS ;
- François Mercadal-Delasalles, Société générale ;
- Tony Pinville, CEO d’Heuritech, Start up spécialisée dans le Deep Learning ;
- Cécile Wendling, Axa.
C’est le philosophe Bernard Stiegler, grand témoin, qui a clôturé la matinée.
Eric Bonnet
Directeur du département Communication juridique
(1) Télécharger le Livre blanc.