Destinés à répondre aux interrogations des utilisateurs, qu’en est-il de l’ intelligence artificielle dans les chatbots ?
Les chatbots sont aujourd’hui utilisés par de nombreuses entreprises pour répondre aux questions simples des utilisateurs sans engagement de coût de personnel.
Les chatbots sont présentés comme des applications d’intelligence artificielle mettant en pratique le test de Turing (1) dans lequel une machine dialogue avec un être humain sans que ce dernier ne devine la nature de son interlocuteur. Mais en réalité, leur degré d’intelligence diverge d’un chatbot à l’autre et crée une division.
En effet, il est à rappeler que l’intelligence artificielle peut se définir comme l’« ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine » (2).
Or, l’intelligence humaine est complexe et ne se limite pas à l’analyse de suite de mots mais permet de percevoir à partir des mots échangés avec son interlocuteur (le sens de la phrase, les émotions voulant être transmises, etc.) ou encore d’apprendre.
L’ intelligence artificielle dans les chatbots : une summa divisio
C’est sur ce point que la division entre les chatbots tels qu’ils sont utilisés aujourd’hui apparait :
- d’un côté, les chatbots programmés pour analyser uniquement des mots clés donnés et y apporter une réponse standard définie par avance par les développeurs. Ces chatbots ne semblent pas répondre à la définition de l’intelligence artificielle. Une telle technologie tient plutôt de l’exécution classique d’un algorithme.
- de l’autre, les chatbots de deep learning capables d’apprendre à partir d’un ensemble de données, plus ou moins structurées, qu’on met à leur disposition ou qu’ils vont eux-mêmes trouver. L’intelligence de tels outils semble alors suffisamment complexe pour pouvoir être qualifiée d’intelligence artificielle.
L’avenir de l’ intelligence artificielle dans les chatbots passe donc par un plus grand mimétisme du comportement humain. On voit d’ailleurs de grands acteurs du secteur comme Facebook, travailler pour copier le « small talk » humain, ce qui, selon leurs études, permettraient aux chatbots d’apparaître comme plus humains, et donc plus intelligents (3).
La summa divisio de l’intelligence artificielle dans les chatbots n’est pas dénuée de conséquences d’un point de vue juridique puisque :
- dans le premier cas, seul le concepteur du chatbot semble responsable dans l’hypothèse d’une défaillance. La faute du chatbot étant liée aux réponses données au chatbot pour répondre à des interactions données ;
- dans le second cas, la part de responsabilité du concepteur est bien plus diluée car l’outil aura lui-même construit ses réponses à partir de différentes sources.
Marie-Adélaide de Montlivault-Jacquot
Thomas Noël
Lexing Contentieux informatique
(1) Test de Turing dans Intelligence artificielle de Wikipédia en français.
(2) Intelligence artificielle : définition de l’encyclopédie Larousse en ligne.
(3) Nelly Lesage, « Facebook a une nouvelle idée pour rendre les chatbots plus humains », Numérama.com, 29 janvier 2018.