Alain Bensoussan est intervenu lors du To.te.c 2018 organisé par Eventiz Media Group et dédié cette année à « l’expérience client » dans le secteur du tourisme.
600 décideurs français et étrangers du tourisme, du voyage d’affaires et du digital étaient réunis le 11 décembre 2018 à Paris (Pavillon Cambon) dans le cadre de la 10ème édition du To.te.c (Tourisme Technology Conferences) organisée par Eventiz Media Group.
Au programme : des conférences et tables rondes sur le thème de « L’expérience client » portant sur l’impact des nouvelles technologies dans le secteur du Business Leisure Travel, ainsi qu’un déjeuner et un cocktail dédiés au networking entre les acteurs du tourisme, du voyage d’affaires et du digital.
A cette occasion, Alain Bensoussan a livré sa vision du voyage de demain et en particulier le concept de « double informationnel » qui transformera selon lui l’expérience du voyage.
Au-delà de cette transformation, Alain Bensoussan a présenté ce qui constituera une révolution majeure et un enjeu crucial pour le secteur du tourisme : la création, inéluctable à ses yeux d’un droit à la propriété – et partant à la monétarisation – sur ses propres données.
Tourisme, transition digitale et nouveaux facteurs de compétitivité
Le tourisme d’affaires et de loisirs est un secteur extrêmement compétitif et les acteurs sont sans cesse à la recherche de nouveaux facteurs de compétitivité.
Selon Alain Bensoussan, ceux qui ne se contenteront plus d’analyser les comportements des utilisateurs et d’« identifier des réalités fortes à partir de signaux faibles » mais qui feront la démarche de demander les données directement aux consommateurs auront pris la mesure d’une véritable révolution juridique, technologique et économique. Et deviendront de facto les plus compétitifs sur le marché.
Alain Bensoussan a également plaidé à cette occasion en faveur d’un droit de propriété sur les données, que vient de consacrer le législateur brésilien, et qui va transformer en profondeur le système actuel.
Selon lui, cela ne va qu’accélérer la généralisation du « scoring » dans le secteur du travel.
Si la méthode du scoring est d’ores et déjà largement utilisée dans le domaine bancaire et assurantiel, l’annonce de sa généralisation par la Chine à compter du 1er janvier 2019 ne manque pas d’interpeler et d’inquiéter. Une chose est sûre : son exploitation dans le secteur du voyage va se démocratiser, et ce sera « à la fois l’utilisateur et l’entreprise qui seront notés ».
Ce système de scoring social pourrait être mis en place grâce à une privatisation des bases de données et à la définition d’un statut de copropriétaire de données entre professionnel et client.
A partir de là, le scoring pourra être étendu à de nombreuses variables tels que la notation de l’empreinte écologique par exemple.
Selon Alain Bensoussan, « nous allons assister à la concentration des différents types de données personnelles détenus par les banques, assureurs et services de transports pour mener à la création d’un avatar numérique ».
Ce véritable double informationnel sera la clef d’hyperpersonnalisation de demain : les acteurs du secteur détiendront toutes les informations sur le voyageur afin de proposer une offre sur mesure.
Eric Bonnet
Audrey Cuenca
Lexing Tourisme numérique