Alain Bensoussan a été interviewé par le magazine L’Express, sur les données biométriques utilisées par Clearview AI.
L’application Clearview propose une base de données qui est déjà largement utilisée par les services d’ordre américains pour procéder à des contôles d’identité grâce à la reconnaissance faciale. Cette application qui n’est pas encore disponible en Europe, propose une base de données biométriques d’ordre international qui inquiète pour les menaces qu’elle représente pour notre vie privée.
Les données biométriques : des données sensibles
Alain Bensoussan, avocat spécialisé dans le droit numérique et les nouvelles technologies, s’exprime sur l’illégalité du traitement de données personnelles et de la technique utilisée : le « scraping« . Cette pratique consiste à récupérer automatiquement, à l’aide d’un programme, des données personnelles, en l’occurence des photographies de personnes et leur identité.
« Tout ce qui touche à la biométrie, c’est-à-dire à l’identification des personnes en fonction de leurs caractéristiques biologiques, physiques et comportementales est une pratique très encadrée ».
Mettre en ligne sur les réseaux sociaux des photos et les diffuser de manière publique ne signifie pas pour autant qu’elles soient entièrement libres de droits. La représentation d’une personne reste une donnée biométrique, personnelle et privée, et, à ces différents titres, protégée. Le fait que ces photos soient accessibles ne justifie pas qu’elles soient librement et légalement téléchargeables et réutilisables.
(1) « Vie privée : pourquoi l’application Clearview ne devrait pas arriver en France » par Manon Fossat, L’Express, 22-01-2020.