Internet : terre des hommes numériques

people of the worldInternet. Alain Bensoussan, interviewé le 28 mars 2008 par Luc Fayard pour Radio-Classique, revient sur l’affaire Martinez – Dupin, dans laquelle le site Fuzz.fr, agrégateur d’actualités, a été condamné pour avoir relayé une information (en l’occurrence une rumeur concernant des personnalités du monde du spectacle) par la publication d’un lien vers un blog.

L’intérêt de cette décision, selon Alain Bensoussan, est de poser une question en termes de liberté. Internet permet en effet à tout un chacun d’être à la fois éditeur, journaliste et prospecteur de nouveautés. Décider de publier un lien, c’est faire un choix éditorial et, par ce que nous sommes dans une démocratie électronique, ce choix engage la responsabilité de son auteur.

Par ailleurs, c’est une attaque du buzz, dont l’intérêt est de favoriser la création d’un lien d’octet entre tous les intervenants ; néanmoins, la rumeur doit pouvoir être circonscrite. Pour moi, le buzz est un renversement de pouvoir. Dans les médias traditionnels, l’information est dirigée de l’émetteur vers le récepteur ; dans le monde numérique, les destinataires sont acteurs de pouvoir, ils ont la faculté de mettre en cause des marques comme des personnes.

Ce lien d’octet entre les acteurs fait émerger un nouveau territoire de liberté qu’il faudrait peut-être laisser s’exprimer, tout au moins, dans un premier temps. Il faut trouver un point d’équilibre entre la liberté d’expression et les restrictions imposées par le respect de la vie privée.

Exister sur internet est en effet un droit fondamental. C’est un droit qui n’a besoin ni de loi, ni de juridiction pour exister. Il est terre des hommes numériques, c’est-à-dire qu’il est suffisamment partagé aujourd’hui pour être universel. Il s’inscrit dans la filiation des droits naturels.

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