L’AirTag peut-il servir à nous espionner ?

L’AirTag peut-il servir à nous espionner ?

Cette mini-balise de localisation d’Apple, l’AirTag, peut-il servir à nous espionner ? Raphaël Liotier répond aux questions de Nicolas Six pour Le Monde.

Cybersurveillance

AirTag pour Apple ou SmartTag pour Samsung, il s’agit d’une mini-balise de géolocalisation permettant de retrouver un objet égaré. Ce porte-clés n’est pas plus gros que deux pièces de 2 euros. On peut accrocher cette breloque à un trousseau de clés, un sac ou une valise et ainsi les retrouver avec son smartphone lorsqu’on les égare.

Toutefois, ces petits objets connectés pourraient être détournés de leur usage et permettre de localiser une personne ou un véhicule. Or la sécurité de ces cyber-espions semble insuffisante.

Sécurité by design

Consciente des menaces que fait planer son produit sur la vie privée des particuliers, la marque Apple a annoncé, le 10 février, une série de mesures visant à renforcer la sécurité de l’AirTag.

Indétectable, il est pourtant possible de lancer une recherche sur les « SpyTags » présents aux alentours. Mais il faut avoir un smartphone compatible avec le SpyTags à priori inconnu.

Cybercriminalité

A l’ère du numérique, le droit s’adapte sans cesse à la technologie et, qu’il s’agisse de l’usage malveillant de traceurs GPS ou de boîtiers de suivi à distance, les harceleurs peuvent être condamnés.

Et le législateur a, par la loi du 30 juillet 2020 (1), modifié l’article 226-1 du Code pénal. Ainsi le fait de « porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui [notamment] en captant, enregistrant ou transmettant, par quelque moyen que ce soit, la localisation en temps réel ou en différé d’une personne sans [son] consentement » est un délit.

Devant un juge, « ce texte chasse toute ambiguïté », estime Raphaël Liotier, avocat, responsable d’activité au sein du pôle Contentieux numérique chez Lexing Alain Bensoussan Avocats, cabinet spécialisé en droit du numérique. Selon lui, « l’article concerne autant les traceurs GPS que les AirTag et les SmartTag ».

Eric Bonnet
Directeur de la communication juridique

Retrouvez l’article : « L’AirTag, la mini-balise de localisation d’Apple, peut-il servir à nous espionner ? » par Nicolas Six, Le Monde le 11 février 2022.

(1) Loi n°2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales : dispositions relatives au respect de la vie privée (Articles 17 à 20).

 

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