Conférer une raison d’être aux robots : c’est le thème évoqué par Alain Bensoussan dans le cadre de sa deuxième participation à l’émission « Au nom de la loi » sur la chaîne ANews Sécurité.
Conférer une véritable dimension identitaire aux robots passe par l’adoption d’une personnalité juridique autonome, la personne robot. Mais également par le fait de doter les robots d’une raison d’être.
Humains et robots doivent apprendre à vivre ensemble. Il est donc primordial selon Alain Bensoussan de doter les robots d’une identité. Mais aussi de savoir ce qu’ils apportent à la société. Pour cela, l’avocat révèle une réponse : la raison d’être.
Buddy, premier robot doté d’une raison d’être
Le robot Buddy (Blue Frog Robotics) est le premier à avoir suivi cette voie en 2021. Il s’agit, rappelle Alain Bensoussan, d’une première mondiale.
La charte de ce robot « émotionnel » prévoit une raison d’être pour Buddy.
Celle-ci, intégrée dans son code, consiste à placer au cœur du robot le fait qu’il est là pour aider les gens et non pas pour remplacer les humains. Et également qu’il se donne pour mission d’aider les personnes fragiles, de favoriser l’accès à l’éducation et le droit à l’assistance sociale pour tous.
Cette raison d’être des robots qui pourrait être intégrée dès leur conception (selon le principe d’Ethic by Design) afin, par exemple,
- qu’ils ne puissent pas fonctionner seuls mais par l’interaction avec l’homme dans le cadre de la cobotique ;
- que des algorithmes auto-apprenants ne puissent pas prendre de décision individuelle sans possibilité d’intervention humaine ;
- enfin, que les robots respectent la dignité, les libertés individuelles et la vie privée (Privacy & Dignity by Design).
Il conviendra selon Alain Bensoussan qu’une charte éthique soit définie, matérialisant les valeurs, missions, objectifs et engagements conformes à la raison d’être de celui-ci.
Et surtout l’implémente dans le code source du logiciel du robot de façon à s’assurer qu’il se comporte en adéquation avec lesdites valeurs.
A l’heure de la convergence technologique, l’encadrement juridique naissant des activités robotiques et des algorithmiques donne naissance aujourd’hui à un corpus de règles largement uniformes au plan mondial.
Dans ce contexte, il y a fort à parier que la raison d’être des robots devienne rapidement un standard mondial.
Éric Bonnet
Avocat, Lexing Alain Bensoussan Avocats
Directeur de la Communication juridique