Alain Bensoussan aborde pour Planète Robots, la question des avatars (le droit à son double virtuel). Selon lui, il ne s’agit pas ici de « jurifiction » mais bien de réalités parfaitement identifiées.
Les robots avatars permettent d’être à deux endroits à la fois, tels les robots de téléprésence mobile qui offrent le don d’ubiquité à tous. Les robots avatars permettent de se téléporter par écran interposé grâce au robot — qui sert d’avatar à une personne ne pouvant se déplacer.
En se connectant au robot via une interface Web intuitive qui facilite les interactions avec un environnement à distance, l’utilisateur est en quelque sorte téléporté virtuellement. Il peut voir et entendre tout ce qui se passe là où le robot se trouve, par l’intermédiaire de ses capteurs vidéo et sonores.
Il peut se déplacer dans l’environnement du robot, entendre et parler à d’éventuels interlocuteurs, tel le Beam d’Awabot, précurseur des robots avatars. Réservés à un usage professionnel (Jazz e-santé dans les hôpitaux), ils seront à terme étendus au grand public. Des expérimentations sont en cours (projet européen GiraffPlus d’assistance aux personnes âgées, robots lycéens dans l’éducation).
Des évolutions sont également à attendre du côté des robots de télexistence — permettant d’interagir avec l’environnement mais aussi de retransmettre tout ce qu’ils ressentent (robot avatar Telesar V, développé par l’université japonaise Keio Gijuku).
Les robots de téléprésence, d’assistance ou de services mettent la personne humaine au cœur du système. Ils collectent en effet de nombreuses données plus ou moins sensibles concernant les utilisateurs et leur environnement. Les enjeux sont bien évidemment éthiques et juridiques …
Alain Bensoussan, Planète Robots, « Les robots avatars », n°29, Sept-oct. 2014.