L’Affaire Prism. Alain Bensoussan était l’invité de François Sorel lors de l’émission L’Atelier Numérique, diffusée sur BFM Business consacrée au décryptage de l’affaire sur le programme américain de surveillance des communications électroniques actuellement au cœur des médias.
Revenant sur les origines du programme PRISM, le débat a porté sur son impact sur les pays Européens et plus particulièrement sur le traitement de nos données.
Selon Alain Bensoussan, le débat « Liberté versus Sécurité » a toujours existé, la surveillance des systèmes d’information étant nécessaire à la lutte contre le terrorisme et le système américain est sans doute l’un des meilleurs systèmes qui existe. Le problème ne serait pas qualitatif mais quantitatif. En effet, le système américain est juridiquement organisé par une loi dont l’application est contrôlée par une juridiction. C’est l’un des rares pays, voir le seul, où il y a une telle réglementation. Tous les services de surveillance, notamment de lutte contre le terrorisme à travers le monde, n’ont pas de règles comme celles du programme PRISM. Dans le cas de PRISM, le débat n’est pas juridique, il est avant tout politique voire technique. C’est surtout la quantité de données traitées, comme un chalutier ramassant des millions et des millions de données… Le débat est très complexe et concerne aussi les lanceurs d’alertes qui doivent eux aussi être protégés…
Si l’on examine la situation antérieure avec le réseau « Echelon » d’écoutes téléphoniques créé pendant la guerre froide, on avait déjà des informations de ce type et on a toujours parlé de guerre de l’information. Aujourd’hui, on peut en parler de manière plus ouverte démocratiquement. Avec le programme PRISM, la question est devenue un peu différente. Avec les nouvelles technologies, en surveillant des signaux faibles, les traces des systèmes d’utilisation, tels que par exemple, les traducteurs automatiques, des profils informationnels se dessinent qui vont alerter les systèmes de surveillance… la vrai question ce n’est pas la légalité, mais le « tous coupables ». La vrai question est de savoir si l’on peut mettre sous surveillance tout le monde pour repérer tel ou tel individu.
La vrai solution serait que chacun d’entre nous soit propriétaire de ses données. C’est un droit universel, ce sont mes données, mon adresse, mes informations, j’en suis le comptable, l’archiviste, le contrôleur. Chacun d’entre nous peut agir directement. c’est un droit dans lequel chacun, à travers le monde, se reconnait. Au-delà des frontières, c’est un droit universel et les droits naturels naissent bien avant les droits légaux…
L’enquête de L’Atelier numérique de BNP-Paribas, émission n°477 du 29 Juin 2013, diffusée sur BFM Business.