Dans L’Obs, Alain Bensoussan a été interviewé sur le suicide d’une jeune fille mis en scène sur Periscope.
Une jeune femme met en scène son suicide sur Periscope devant plus de 1 000 personnes connectées à son direct (« live »).
Quelle peut-être la responsabilité de Twitter dans la diffusion d’un suicide en direct ? Quels sont les moyens d’actions des internautes pour le prévenir ? Les spectateurs peuvent-ils être poursuivis en justice ?
Telles sont les questions posées par les dérapages provoqués par les nouveaux usages des réseaux sociaux.
Periscope est une application de live vidéo lancée par Twitter qui offre la possibilité d’être le centre du monde pendant le temps d’une retransmission en direct.
Citant l’article 223-6 du Code pénal, « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende », Maître Alain Bensoussan confirme que les spectateurs peuvent être poursuivis en justice.
Ils auraient dû appeler la police et faire un signalement à Twitter immédiatement. Certains l’ont fait puisque, selon l’AFP, la gendarmerie a été alertée par une personne branchée à l’application Periscope. Il mentionne aussi une jurisprudence qui caractérise les éléments matériels et intentionnel de l’omission de porter secours.
Alain Bensoussan pense également que les personnes qui ont insulté la jeune fille, pendant ce direct, pourraient être poursuivies pour provocation au suicide (art. 223-13 du Code pénal). Celles qui incitent d’autres personnes à se brancher au live pourraient également, être poursuivies pour propagande ou publicité de moyens donnant la mort (art. 223-14 du Code pénal).
La réponse pourrait bien surprendre tous les utilisateurs. Le parquet d’Evry a ouvert une enquête…
Alain Bensoussan « Six questions sur le suicide d’une jeune fille sur Periscope », Interview L’Obs avec Rue89, publiée le 11-5-2016.