Les autorités coréennes ont élaboré dès 2007 un projet de charte robotique. Dominé par l’Asie, le marché de la robotique personnelle est très avancé en Corée du Sud — en particulier celui des robots humanoïdes, utilisés comme des interfaces évoluées qui permettent aux humains d’interagir avec leur environnement.
Dans 10 ans, les robots compagnons seront légion en Corée. Le Conseil national des sciences et technologies de la communication (NSTC) a pour objectif de faire de la Corée le leader mondial dans le domaine de la robotique à l’horizon 2018. La recherche sur les robots « humanoïdes cognitifs », destinés à aider l’être humain au quotidien et de façon autonome, est l’un des projets clés de l’Institut coréen des sciences et de la technologie (KIST) , qui y consacre environ trois millions d’euros par an.
Anticipant ce développement, les autorités coréennes ont élaboré, dès 2007, un projet de charte pour définir les lignes de conduite éthique sur les rôles et les fonctions respectifs des fabricants, utilisateurs, propriétaires — et des robots eux-mêmes. Le gouvernement sud-coréen avait annoncé son adoption, pour la fin de 2007, mais n’a toujours pas rendu ce projet public et n’a pas non plus fourni de nouvelles informations le concernant. Cette charte robotique reste néanmoins le premier texte à définir les lignes de conduites éthiques à tenir.
Elle n’est pas spécifiquement destinée aux fabricants de robots mais traite plutôt des questions sociales relatives à l’interaction homme-robot et des questions juridiques soulevées par les robots de services intelligents, c’est-à-dire capables de prendre des décisions. Elle est construite en trois parties : les normes de fabrication, les droits et devoirs des utilisateurs et des propriétaires, et les droits et devoirs des robots.
Cette charte robotique s’est inspirée des lois d’Asimov, à savoir qu’un robot ne doit pas mettre en danger un humain.
Alain Bensoussan, Planète Robots n°25, janv.-fév. 2014, Le droit des robots : la charte coréenne