Un développeur de sites internet a obtenu la condamnation, pour rupture abusive des pourparlers, d’une entreprise qui l’avait sollicité en juillet 2008, en vue de créer la première centrale internationale en ligne de location de véhicules.
Le développeur avait consacré tout son temps à ce projet entre juillet 2008 et mars 2009, avec une mise en ligne du site internet en janvier 2009.
Malgré de nombreuses promesses d’association, de contrat de travail et de prestation de service, le développeur n’avait jamais obtenu de rémunération en contrepartie du travail effectué et aucune des promesses formulées de contractualisation ne s’était concrétisée, sans qu’aucun motif valable ne soit jamais invoqué.
En mars 2009, les négociations ont été brutalement interrompues entre les parties, sans qu’aucun préavis ne soit respecté et sans qu’aucune rémunération ne soit versée au développeur.
En avril 2009, ce dernier a assigné les cogérants de la centrale de location. Par jugement du 19 novembre 2010, il était fait droit à sa demande, le Tribunal de grande instance de Paris condamnant les co-gérants de la centrale de location pour rupture abusive des pourparlers. Ces derniers ont interjeté appel de ce jugement le 21 janvier 2011.
Par une analyse extrêmement documentée, s’appuyant sur les échanges de courriers électroniques entre les parties, la Cour d’appel de Paris a relevé que, par leur comportement déloyal et de mauvaise foi dans les pourparlers précontractuels avec le développeur, les co-gérants de la centrale de location avaient personnellement commis une faute délictuelle de nature à engager leur responsabilité.
Il ressort de cet arrêt, qu’en matière de rupture abusive des pourparlers, les échanges de courriers électroniques entre les parties présentent un enjeu majeur, dans la mesure où ils attestent de l’existence de pourparlers avancés, condition posée par la jurisprudence en vue du succès d’une telle action.