Interviewée par Valérie Auribault pour Le Nouvel Economiste, Anne-Sophie Cantreau s’est exprimée en faveur de l’instauration d’un label et d’une marque France destinée à promouvoir le savoir-faire des entreprises françaises.
Instauration d’un label et d’une marque France
Dans un rapport, le député de Seine-et-Marne Yves Jégo propose l’instauration d’un label et d’une marque France pour valoriser ces savoir faire, défendre l’emploi hexagonal et permettre une concurrence plus saine des
entreprises au niveau local et international.
Selon une enquête TNS Sofres, 93 % des Français déclarent que la mention “fabriqué en France” peut motiver leur décision d’achat.
La mention “made in” satisfait tout d’abord “à l’évolution des critères d’achat du consommateur, qui n’arbitre pas uniquement ses choix au regard du prix mais tient compte de l’impact de ses modes de consommation : impact social, environnemental, économique…”, souligne Anne-Sophie Cantreau, avocate et directrice du département marques et noms de domaine au cabinet Alain Bensoussan.
Les crises sanitaires – comme celle de la vache folle à la fin des années 90 – ont fait émerger une exigence de traçabilité et de transparence accrue notamment à l’égard des produits agroalimentaires. Et pour les entreprises, se démarquer est devenu crucial dans un monde de libre-échange.
“Le déploiement de nouvelles formes de communication des entreprises sur les produits – communication responsable, d’intégration, de contexte, etc. – répond aux nouveaux comportements des consommateurs et à la nécessité sans cesse renouvelée pour les entreprises de se différencier sur le marché concurrentiel”, poursuit Virginie Brunot, avocate du cabinet Alain Bensoussan. En France, les textes du Grenelle de l’Environnement posent des principes de transparence qui ne peuvent être atteints sans une certaine exigence de marquage de l’origine des produits.
Par ailleurs, “La réglementation en matière de marquage des produits en France et en Europe est éparse et elle s’applique avant tout aux produits qui peuvent être qualifiés de dangereux”, souligne Anne-Sophie Cantreau.
Anne-Sophie Cantreau et Virginie Brunot pour Le Nouvel Economiste, les 12-18 mai 2011