Le Quantified Self (quantification de soi) vise des pratiques éparses qui ont toutes en commun la quantification journalière.
Le mouvement du Quantified Self est né en Californie en 2007. Il vise à mieux se connaître en mesurant des données relatives à son corps et à ses activités.
On parle également de « Life-Logging » ou de « Self Tracking » pour désigner ces pratiques de capture, d’analyse et de partage de données personnelles.
S’il n’existe pas de définitions légales du Quantified Self. La Cnil définit le Quantified Self de la manière suivante :
- « Le quantified self ou le « soi quantifié » renvoie à un ensemble de pratiques variées qui ont toutes pour point commun, de mesurer et de comparer avec d’autres personnes des variables relatives à son mode de vie : nutrition, activités physiques, poids, sommeil (…) ».
Le Quantified Self regroupe ainsi de façon générique l’ensemble des outils, principes et méthodes visant à mesurer des données relatives au corps, à la santé, à l’état général d’une personne et aux objectifs qu’elle s’est fixée (1).
L’objectif de cette pratique est de tenir un compte précis (quantified) sur des éléments particuliers de sa vie pour en garder la trace dans le temps et améliorer ses performances.
Les outils de Quantified Self connaissent un succès grandissant auprès des français.
L’attrait de ces nouvelles solutions tient avant tout aujourd’hui à leur faible coût mais aussi à plusieurs évolutions combinées, à savoir :
- la miniaturisation des capteurs et donc leur intégration facile dans les outils de mesure de soi ;
- le coût de plus en plus réduit de ces capteurs, favorisant l’incorporation de multiples capteurs dans les outils de mesure de soi ou smartphones : à titre d’illustration, la revue Wired expliquait dans son numéro de juillet 2012 qu’une puce de smartphone coûtant en 2012 17 $ pouvait accomplir mesures et calculs qui auraient demandé 6 puces pour un coût total de 60 $ en 2005 (2) ;
- le « cloud computing », ensuite, qui a permis de stocker et d’analyser les informations pour un coût minime et en temps réel ;
- enfin, la pression normative valorisant l’exposition de soi sur les réseaux sociaux (3).
Autre aspect, la pratique du Quantified Self conduit généralement son utilisateur à diffuser volontairement les données relatives à sa personne via des outils de partage afin, généralement, d’obtenir des conseils, des messages de soutien et d’encouragement, et ce pour entretenir sa motivation.
Ainsi, si la définition du Quantified Self parait cadrée, les applications de cette pratique ne semblent limitées que par l’imagination.
Alain Bensoussan Avocats,
Lexing Droit du numérique
(1) Emmanuel Gadenne, « Mieux gérer sa vie, sa santé, sa productivité », Le Guide du Quantified Self 2012, FYP éditions p. 12 et s.
(2) Wired Magazine, article du 22-6-2012.
(3) Cahier IP, Innovation et prospective n°1 Vie privée à l’horizon 2020, Paroles d’expert.