Céline Avignon – Quantified self, cet anglicisme lexical traduit une tendance majeure du marketing digital, la raison de ce succès : le fonctionnement même des services de quantified self qui est de permettre la collecte de données de plus en plus précises, pour mieux connaître le consommateur et mieux répondre à ses attentes.
Ce qui est nouveau c’est que le quantified self ne repose plus sur les déclarations des consommateurs mais sur des mesures, informations, collectées par des objets du quotidien (balance, montre, fourchette) connectés à internet.
En effet, la destinée du quantified self est intiment liée à l’internet des objets. Si pour le consommateur cela lui permet de mieux se connaître et d’avoir un retour personnel sur ses pratiques (sportives, alimentaires, médicales …), il n’en demeure pas moins que les entreprises proposant des services de quantified self liés à l’internet des objets disposent de pléthore de données à caractère personnel et l’essor de ces services créé des opportunités nouvelles de partage de données.
En effet, comme le souligne la Cnil dans ses premières recommandations « Une autre dimension importante est le partage et la valorisation de ces données au sein de communautés en ligne pour se comparer à d’autres, obtenir des conseils, des messages de soutien et d’encouragement » (1).
La quantité de données, les partages possibles, le stockage sur des serveurs sont d’autant d’éléments caractéristiques de l’internet des objets qui suscitent des craintes diverses et variées: le risque de faille de sécurité, le partage intensif de données par l’éditeur ou incontrôlé par la personne concernée notamment sur les réseaux sociaux.
Pour ces raisons, le succès du quantified self et de l’internet des objets passera nécessairement par une démarche visant à instaurer la confiance à l’instar de ce qui s’est passé avec le développement du Web 1.0. En effet, l’enjeu majeur pour les prestataires et producteurs dans un contexte où les consommateurs sont de plus attentifs et sensibles à la protection et à l’utilisation de leurs données, sera de donner aux utilisateurs la confiance nécessaire pour qu’ils utilisent sans crainte les produits et services de l’internet des objets.
Pour parvenir à cette fin les éditeurs devront adopter pour la conception de leur offre une démarche de privacy by design pour assurer « inside » la protection de la vie et des données à caractère personnel.
Ils devront également prendre au travers notamment d’une privacy policy des engagements forts en termes de protection des données tout en étant transparent et loyal dans l’information communiquée aux consommateurs. A cet égard, pour tout service lié à un objet connecté, l’éditeur du site ou de l’application support devrait intégrer en footer une privacy policy contenant au minimum des informations sur :
- les données
- les finalités
- les partages de données et communication à des tiers (conditions, finalités, etc.)
- les cookies
- la sécurité
- les droits des personnes
- les informations concernant les enfants.
Lexing Droit Marketing électronique
(1) Cnil, « Quantified Self : comment mieux se connaitre grâce à ses données », article du 26-11-2012.