Tissus intelligents – Textiles connectés, « smart-textiles », textiles actifs et réactifs … la notion de tissus intelligents recouvre plusieurs catégories de textiles qui combinent la fibre textile mécanique aux technologies numériques, nanotechnologie et biotechnologies.
L’enjeu de ces tissus intelligents est de développer des interactions entre le corps humain et son environnement en optimisant les relations de l’homme à son entourage.
Ces tissus viennent allier un textile de conception technique mécanique (tissage, maillage, etc.) à une technologie permettant de détecter des informations, d’agir ou réagir et pour certains de transmettre les informations recueillies.
Parmi ces nouveaux textiles figurent les textiles connectés.
En phase de développement à ce jour, ces tissus intelligents consistent à associer les technologies numériques à la fibre textile afin de proposer des gammes de vêtements spécifiques :
- T-shirts tissés dans un mélange de fibres textiles et de capteurs (« textiles dits monitoring ») ;
- Lecteur mp3 brodé sur le manche du vêtement ;
- Clavier numérique imprimé directement sur un textile ;
- Ecran souple en fibre optique tissé ;
- Vêtement capable d’imprimer des messages à partir de fibres optiques (« e-wear »), etc .
Ces textiles communicants peuvent émettre toute une série de données.
Certains de ces textiles dits « monitoring » sont équipés d’un réseau de capteurs intégrés permettant de suivre les données physiologiques (fréquence cardiaque, rythme respiratoire …) et l’activité physique de l’utilisateur (marche, sommeil, vitesse …) et de les communiquer à distance par des applications hébergées sur des smartphones notamment.
Ces matériaux souples connectés reposent sur une plateforme de traitement de l’information et un logiciel.
Les applications sont prévues dans un premier temps pour le secteur sportif puis le grand public en vue d’une standardisation et production en série.
Dans le domaine sportif, sont prévus notamment des vêtements (t-shirts, brassières, etc.) intégrant des capteurs GPS, des accéléromètres miniaturisés intégrés entre les couches textiles.
La famille des textiles connectés comprend également les tissus à base de fibres optiques tressées en écran souple permettant de traiter une information visuelle de type pictogrammes/caractères. Les symboles sont créés sur un site internet et adressés par wifi ou bluetooth vers un vêtement.
Les tissus connectés ne sont qu’une partie des tissus intelligents, figurent aussi les nanotextiles combinant fibre textile et nanotechnologie. Ces nanofibres ou nanomatériaux conducteurs sont incorporés directement aux textiles afin de permettre d’augmenter les fonctionnalités de la fibre textile (résistance à l’eau ou à la chaleur …).
Les textiles intelligents intègrent également les textiles-lumières (fibre dont l’intensité lumineuse varie en fonction d’une information convenue) mais aussi les tissus reposant sur un système de microencapsulation (« tissus bio-actifs »). Ces microcapsules combinent des produits aux principes actifs qui se libèrent à la suite de mouvement, stimulation thermique ou chimique (Tissus hydratants, amincissants, etc.).
Cette nouvelle génération de textile aux applications variées (domaine de l’habillement, du sport, du design, de la construction, de l’automobile, de la santé, etc.) lance de nouveaux défis à l’industrie en termes de production et d’atteinte de nouveaux marchés.
Ces tissus intelligents appellent des passerelles entre les techniques mécaniques du vêtement et les nouvelles fonctionnalités technologiques attendues et donc une coopération entre les acteurs de ces domaines.
Ces tissus technologiques posent, en effet, plusieurs questions juridiques tenant notamment à :
- la protection de l’innovation ;
- la préservation des données à caractère personnel recueillies (pour les textiles dits « monitoring ») ;
- la lutte contre la contrefaçon.
Mais à côté de ces problématiques que l’on oserait presque dire « classiques » se pose une autre difficulté plus immédiate et liée aux investissements colossaux qui s’imposent dans le domaine.
Or très peu de sociétés ou même de groupes sont en mesure d’absorber seuls de tels investissements et nombreux sont ceux qui ont décidé ou décideront de s’associer, le temps d’une recherche ou d’un développement.
Les producteurs et prestataires seront amenés à conduire une réflexion sur les partenariats juridiques possibles afin d’optimiser leur coopération et par là, la distribution de ces tissus de demain.
Au croisement de la technologie, du textile et de l’habillement, ces tissus intelligents seront à l’origine de nouvelles synergies et partenariats en vue de la mise sur le marché d’objets textiles technologiques de mode.
Naïma Alahyane Rogeon
Lexing Droit Mode et Luxe