Dans son étude annuelle relative au marché des noms de domaine dans le monde (1), parue le 7 juillet 2020, l’Afnic (Association française pour le nommage internet en coopération) fournit aux opérateurs de précieuses informations sur les tendances actuelles en la matière.
Tendances générales
Sans surprise, le marché a poursuivi la hausse initiée en 2018, avec un total d’environ 346 millions de noms de domaine en décembre 2019, en progression de 4,7 % par rapport à 2018.
La majorité des noms de domaine sont enregistrés sous les extensions historiques, comme le « .com », qui reste l’extension la plus réservée avec 149 millions de noms de domaine enregistrés sous cette extension. Il convient toutefois de noter que la part de marché du « .com » ne progresse pas et reste à 43,1 % du marché des noms de domaine.
En deuxième position arrivent les extensions géographiques (132 millions de noms de domaine), comme le « .fr » ou le « .be », puis en troisième position, se placent les nTLD ou new (Top Level Domain) lancés en 2012 par l’ICANN et qui se subdivisent en trois catégories : les « .générique » tel que .poker., les « .marque » tel que .sncf et les « .géographique » tel que .paris.
En Amérique du Nord, le .com demeure majoritaire, tandis que les extensions géographiques sont largement majoritaires dans les autres régions. Il demeure donc difficile pour les nouvelles extensions (à l’exception notable de certains « .marque ») de se distinguer et de modifier les habitudes d’enregistrement de noms de domaine.
Focus particulier sur les nTLD
L’étude met en perspective une tendance à la stabilisation du nombre d’enregistrements de noms de domaine sous les nouvelles extensions (nTLDs) depuis 2017, mais avec des différences selon les catégories de nTLDs.
En effet, au sein des nTLDs, le nombre de noms de domaine enregistrés sous les extensions «.marque» a fait un bond remarquable en 2019, dû en majeure partie aux « .marque » dits ouverts et parmi eux en raison des 4,5 millions de noms de domaine sous le nTLD « .ICU ».
L’étude de l’Afnic distingue en effet les « .marque » dits ouverts pour lesquels le titulaire du nTLD ouvre l’enregistrement de noms de domaine à des tiers, selon les modalités qu’il définit, des « .marques » classiques ou fermés qui sont réservés au titulaire du nTLD. Cette distinction permet une analyse plus fine de ces nTLDs.
Autre élément remarquable : le taux très élevé de maintenance des noms de domaine en « .marque » (88 % pour les .marques classique).
Conclusion
Dans la mesure où l’identité numérique est aujourd’hui au cœur du questionnement des entreprises, les extensions en « .marque » sont un élément de la construction de la stratégie digitale des entreprises.
A cet égard, et pour anticiper qu’un 2e round de nTLD se profile pour 2022/2023, les entreprises pourront tenir compte de ce que, selon l’Afnic et au regard des coûts actuels d’un nTLD, « le seuil d’équilibre pour un TLD commercialisant ses noms de domaine autour de 20 $ se situe à 5 000 noms ».
Anne-Sophie Cantreau
Camille Goguet
Lexing Propriété industrielle conseil
(1) Le marché des noms de domaine dans le monde en 2019, Les études de l’Afnic, Juin 2020.