Un tribunal chinois a infligé une amende de 101 millions d’euros à une société de trading à haute fréquence, le 23 juin 2017.
La société Yishidun International Trading, plus connue sous le nom « Easter Dragon » a été condamnée par le tribunal de Shanghai à une amende record pour des pratiques liées au trading haute fréquence.
Deux des principaux dirigeants de l’entreprise ont également été condamnés à des amendes et à des peines de prison avec sursis pour ces pratiques de trading haute fréquence.
Contrairement à leurs homologues occidentaux, les marchés chinois ne fournissent les informations financières que deux fois par seconde.
Cela a permis à la société Eastern Dragon, en connectant son logiciel de trading haute fréquence au CFFEX (China Financial Futures Exchange : une bourse d’échange démutualisée dédiée au trading d’instruments financiers à termes) de bénéficier d’un avantage conséquent en terme de rapidité.
Ainsi, du premier juin au 6 juillet 2015, l’entreprise a pu capitaliser sur cet avantage qu’elle tirait de ses manœuvres de trading haute fréquence et de contournement des systèmes de courtage chinois.
Dans un communiqué de presse, la compagnie Eastern Dragon a déclaré que « le verdict du tribunal ne suggère pas que la stratégie de négociation de Eastern Dragon a faussé le marché, mais que le système de négociation employé ne lui donnait qu’un avantage de vitesse par rapport aux autres commerçants ».
Cette condamnation semble malgré tout remettre en question l’activité d’un certain nombre d’acteurs étrangers qui pratiquent le trading à haute fréquence sur les marchés chinois.
En effet, à titre d’exemple, en 2016, Citadel et IMC ont également fait l’objet d’une enquête pour une mauvaise conduite sur les marchés du fait de leur pratique du trading à haute fréquence sur les marchés boursiers chinois en 2015 : les deux cas sont en attente d’une décision de justice.
Ce durcissement en Chine des règles de trading semble s’inscrire dans la politique menée par Liu Shiyu, président depuis février 2016 de la « China Securities Regulatory Commission ».
Marie Adélaïde de Montlivault-Jacquot
Pierre Guynot de Boismenu
Lexing Contentieux informatique