Propriété intellectuelle
Logiciels et multimédia
L’utilisation de logiciels libres dans l’entreprise
La notion de logiciel « libre » obéit à une norme définie par la communauté du logiciel libre qui impose des conditions à cette liberté. Selon la Free Software Foundation, l’expression «Logiciel libre» fait référence à la liberté pour les utilisateurs d’exécuter, d’étudier et de modifier, d’améliorer et de redistribuer le logiciel, ce qui suppose d’avoir accès aux codes sources. Les logiciels remis gratuitement sous forme de code exécutable ne sont pas de vrais logiciels libres. Contrairement aux idées reçues, les logiciels libres ne sont pas dans le domaine public : ils sont soumis au régime du droit d’auteur et une licence précise les conditions de leur utilisation, de leur modification et de leur distribution. Loin de rejeter le droit d’auteur, les licences de logiciels libres s’appuient en réalité sur lui, soit pour concéder des droits étendus ou au contraire, imposer certaines restrictions (notamment en matière de redistribution et de respect des droits moraux).
Il existe une grande variété de licences, même en restant dans le cadre minimal défini par la communauté du logiciel libre, en fonction du contrôle ou des avantages que veulent se réserver les auteurs, et aussi en fonctions des contraintes qu’ils souhaitent imposer aux oeuvres dérivées. Les pratiques contractuelles sont très diverses à travers les licences anglo-saxonnes copyleft et non copyleft et les licences de droit français. Le copyleft est un mécanisme suivant lequel, en contrepartie des droits étendus qui lui sont concédés, le licencié souhaitant distribuer le logiciel est tenu de le faire sous la même licence que celle dont il a bénéficié. Les licences anglo-saxonnes comportent des stipulations non conformes au droit français et notamment au Code de la propriété intellectuelle qui impose certaines mentions obligatoires pour concéder valablement des droits patrimoniaux d’auteur (art. L.131-3 CPI). La licence CeCILL, est la première licence française de logiciel libre élaborée par le CEA, le CNRS et l’INRIA. Adaptée au droit français, elle est compatible avec la GPL dont elle reprend les principes. Le choix d’une licence a donc un impact sur son utilisation dans l’entreprise quel que soit le secteur privé ou public, l’un comme l’autre étant soucieux d’avoir une solution pérenne qui assure son indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs.
Paru dans la JTIT n°52/2006 p.5
(Mise en ligne Mai 2006)
Autres brèves
- Logiciels libres : un nouveau contentieux sur la licence GNU/GPL (Mise en ligne Décembre 2008)
- Logiciel d’extraction automatique de données sur internet (Mise en ligne Novembre 2008)
- Propositions de l’Afdel en faveur de l’industrie du logiciel (Mise en ligne Septembre 2008)
- Vade-mecum de l’utilisateur de logiciels libres (Mise en ligne Juin 2008)
- Guide pratique d’usage des logiciels libres dans les administrations (Mise en ligne Décembre 2007)
- Première décision en matière de licence de logiciels libres (Mise en ligne Avril 2007)
- Téléchargement d’oeuvres sur l’internet (Mise en ligne Février 2007)
- Etat des lieux sur le projet de loi DADVSI:un débat stupéfiant ! (Mise en ligne Janvier 2007)
- Une plate-forme de téléchargement condamnée pour tromperie et vente liée (Mise en ligne Décembre 2006)
- La simple correction d’anomalie ne donne pas lieu à la création d’un logiciel dérivé (Mise en ligne Juin 2006)
- Attention au respect des mesures de protection techniques des œuvres numériques (Mise en ligne Avril 2006)
- Saisie-contrefaçon bénéficiant d’une habilitation «confidentiel défense» (Mise en ligne Mars 2006)
- La décompilation illicite est une contrefaçon de logiciel (Mise en ligne Septembre 2002)
- La livraison d’un logiciel doit s’effectuer en version française si le bon le commande le prévoit (Mise en ligne Juillet 2001)
- La licence de logiciel à durée indéterminée est résiliable à tout moment moyennant un préavis raisonnable (Mise en ligne Novembre 2001)
- L’absence de restitution des programmes sources ouvre droit à réparation (Mise en ligne Mai 2000)