Preuve du potentiel de cette technologie, les exosquelettes sont désormais encadrés par la norme AFNOR AC Z68-800.
Publiée en mars 2017, cette norme (4) vise à permettre l’évaluation de l’interaction des exosquelettes avec l’homme.
Pour rappel, un exosquelette se définit comme une sorte de « carapace » articulée et motorisée dont un être humain peut s’équiper pour démultiplier ses forces et porter des poids élevés (plusieurs dizaines de kg) ou parcourir des distances importantes avec moins de fatigue. L’effort est fourni par les moteurs qui équipent les membres articulés métalliques épousant ceux de l’utilisateur. L’utilisateur doit s’adapter pour utiliser un tel appareil dont la commande peut exploiter les signaux myologiques (1).
Intérêt des exosquelettes
Au vue des différentes utilisations pouvant être faites des exosquelettes, que ce soit pour un usage militaire, industriel ou bien médical (3), il était nécessaire d’étudier les impacts de l’exosquelette sur l’utilisateur qui le porte.
En effet, conçus pour améliorer les capacités physiques de son utilisateur et lui faciliter ses efforts, l’exosquelette peut également présenter des nuisances en matière notamment de bruit, de vibration, de poids. Or, l’usage de certains exosquelettes implique une utilisation prolongée dans le temps, comme par exemple l’utilisation sur les chantiers d’exosquelettes, tel qu’annoncé par Bouygues pour 2018-2020 (2).
Outre les aspects sécurité et performance, l’importance sur la santé des utilisateurs d’exosquelettes se devait donc d’être étudiée.
Contenu de la norme AFNOR AC Z68-800
La norme AC Z68-800 a été établie par le groupe de travail AFNOR « Dispositif d’assistance à contention (de type exosquelette) » présidé par François Marsy, précédemment responsable recherche et innovation process chez PSA.
Les exosquelettes pris en compte dans la norme AFNOR AC Z68-800 sont ceux qui apportent assistance à l’opérateur pour la réalisation de tâches présentant une charge physique, une dépense énergétique, un effort musculaire important, des postures contraignantes (par exemple : levage/port de charge, déplacement de charges, assistance aux gestes, aide à l’effort musculaire, aide à la posture…). Cette norme ne s’appliquerait donc pas aux exosquelettes ayant directement une finalité médicale.
La norme AC Z68-800 met à disposition des outils et des aides méthodologiques pour évaluer l’usage de ce dispositif sur l’activité physique de l’utilisateur et également son ressenti et son expérience.
De même, la norme AC Z68-800 liste les différents paramètres de l’exosquelette à passer en revue et propose des recommandations quant à la manière de réaliser cette évaluation. Les méthodes proposées dans la norme permettent également une étude des exosquelettes avant même leur mise en œuvre, voire avant leur fabrication.
Dès lors, cette norme s’adresse aussi bien aux concepteurs, fournisseurs et utilisateurs des exosquelettes. Dès lors, la norme AC Z68-800 pourra servir de référence aussi bien pour la conception d’un exosquelette, qu’un indicateur à l’achat assurant le développement continu de cette technologie.
Lexing Alain Bensoussan Avocats
Lexing Droit Informatique Conseil
(1) « Éthique de la recherche en robotique », Rapport de la Cerna, Commission de réflexion sur l’Éthique de la Recherche en sciences et technologies du Numérique d’Allistene, 11-2014
(2) La revue du Digital, Article « Bouygues: des exosquelettes sur nos chantiers en 2018-2020 », 20-1-2016
(3) Lire notre Post du 16-3-2016
(4) Boutique Afnor, AC Z68-800, 3-2017